Les Archives

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Edifié en 1975, non loin du Cirque de l’Essonne, le collège de La Nacelle a bénéficié d’importants travaux de rénovation entre septembre 2006 et septembre 2009. L’établissement scolaire géré par le Département de l’Essonne accueille essentiellement les élèves issus des quartiers de La nacelle, de Robinson, de Moulin-Galant et de la Papeterie. Il propose de nombreux dispositifs d’accompagnement pour les collégiens à besoins particuliers dont une Unité Pédagogique pour Enfants Allophones Arrivants (UPE2A), une Unité Locale d’Inclusion Scolaire (ULIS) et une Classe Relais qui constitue l’un des moyens de lutter contre le décrochage scolaire et la marginalisation sociale.      

Plus de 736 élèves pour une capacité fixée à 450 enfants   

Prévu pour accueillir 450 élèves, l’établissement scolaire de La Nacelle dispose actuellement d’un effectif fixé à 736 enfants. Pour mémoire, ils étaient 605 à la rentrée de 2018 pour atteindre le chiffre de 696 en septembre 2019. « Au collège, nous vivons des conditions de travail pas très simple depuis quelques temps », nous a confié l’une des enseignantes qui s’exprime au nom de ses collègues. « Nous avons une surpopulation dans notre établissement qui conduit à des difficultés de gestion parce que l’on  pas de moyens supplémentaires et cela amène des faits de violence, de plus en plus », déplore-t-elle en évoquant un incident qui s’est produit en décembre 2023. « Avant les vacances de Noël, il y a eu notre Conseillère Principale d’Education (CPE) qui a été inquiétée. Elle a en effet  reçu plusieurs messages de menaces », souligne-t-elle avant d’expliquer que dans la semaine du 4 au 8 mars 2024, plusieurs parents sont entrés dans le collège avant de menacer directement le personnel.

Une journée « collège mort » le 19 mars

Le lundi 11 mars 2024, de nouvelles agressions verbales ont troublé une fois de plus la quiétude du collège de La Nacelle. En fin d’après-midi, c’est le Principal de l’établissement scolaire qui a été pris à parti, ainsi que la CPE. « C’était verbalement très violent, même si il n’y pas eu de violences physique », raconte l’enseignante qui à une nouvelle fois constaté des intimidations avec des comportements inquiétants de la part de certains parents. « On commence à en avoir marre ! », a-t-elle lâché en peinant à cacher une certaine colère. « Ce type d’incidents se répète et on refuse de nous donner les moyens nécessaires, notamment des surveillants », regrette-t-elle. Dès lors, le personnel du collège de La Nacelle est décidé à agir. « On veut se faire entendre », clame-t-on en précisant que la matinée du 12 mars 2024 a été banalisée durant deux heures. « A 8 heures 30, nous nous sommes réunis, sans les élèves, pour discuter des actions à venir », a-t-on souligné. « La première se déroulera le mardi 19 mars 2024 avec un collège mort. Nous serons tous mobilisés dans l’établissement mais nous n’accueillerons pas les élèves », prévient-on en évoquant également la pose de banderoles « stop aux violences » sur la façade de l’établissement.

Corbeil-Essonnes :

Au collège de La Nacelle, le ras-le-bol

des professeurs qui sont à bout

Depuis plusieurs années, le collège de La Nacelle est en sureffectif avec 736 élèves pour une capacité initiale de 450 enfants. Dès lors, le personnel enseignant qui est à bout ne cesse de demander vainement du renfort, d’autant que les incidents mettant en cause certains parents violents se multiplient.

Corbeil-Essonnes :  En sous-effectif, les professeurs du collège de La Nacelle sont excédés depuis bien trop longtemps .

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Corbeil-Essonnes : Une vue aérienne de l’emplacement, en bordure de la rue Georges Le Dû, du futur carré musulman (Photo : Google Earth).

Corbeil-Essonnes :  L’entrée du collège de La Nacelle que certains parents n’hésitent pas à franchir.

« On ne veut pas généraliser ! »

Fort heureusement, ce n’est qu’une poignée de parents qui réagissent de la sorte. « On ne veut pas généraliser. Il est vrai que l’on aurait pu commettre des impairs, mais ce n’est pas la cas », insistent les professeurs qui ne comprennent pas de tels agissements alors qu’ils ont le sentiment de faire correctement leur travail. « Concernant l’agression de vendredi dernier, une maman, depuis la rentrée de septembre, n’a pas signé le carnet autorisant sa fille à quitter l’établissement plus tôt si un professeur est absent », indique-t-on. « Son enfant n’a donc pas été autorisée à sortir alors qu’elle devait aller chercher ses petits frères et ses petites sœurs à l’école primaire », ajoute-t-on avant d’évoquer l’arrivée d’une mère qui hurlait face à cette situation qui est issue de sa propre responsabilité.

Des rendez-vous au rectorat totalement stériles

Le 11 mars 2024, une enfant a été malmenée par un camarade au cours de la récréation. Les surveillants ont aussitôt prévenu les parents. « On a fait notre boulot », fait-on remarquer. « Sauf que le père ne l’a pas supporté et il est arrivé au collège en voulant casser la figure à l’élève qui a agressé sa fille », précisent les enseignants. « Comme il n’a pas pu rentrer dans l’établissement, il s’en est donc pris à nous », déplorent-ils sas cacher un réel ras-le-bol. L’an passé, une délégation de professeurs a bien été reçue à la Direction Académique de l’Essonne pour demander du renfort destiné à gérer les récréations et les pauses du midi. « Nous savons que vous êtes en sous effectif. Maintenant, sachez que tous les collèges du département le sont également et vous n’êtes pas dans les prioritaires », leur aurait-on rétorqué. Le mardi 12 mars 2024, un représentant du rectorat s’est rendu à La Nacelle. « Il nous a dit que le directrice pouvait de nouveau nous recevoir ! ». Pour les enseignants en colère, cette démarche ne sert pas à grand-chose. « Si c’est pour nous doter de moyens supplémentaires qui appauvriraient les collèges voisins, c’est pas la peine », assurent des enseignants totalement désabusés.

Bernard Gaudin - 13 mars 2024

Corbeil-Essonnes :  Edifié en 1975, l’établissement scolaire de La Nacelle a été rénové entre 2006 et 2009.