Média en ligne d’information libre et indépendant
consacré à l’actualité du département de l’Essonne
Copyright © Tous droits réservés. Créé par Bernard Gaudin.
Corbeil-Essonnes : Elu de l’opposition, Jean-François Bayle accusé de racisme
par le maire
Le 18 juin 2025, au cours de la séance du Conseil Municipal, le maire de Corbeil-Essonnes
a jugé racistes les propos tenus par Jean-François Bayle. Révolté par cette grave
attaque verbale, l’opposant s’est alors levé avant de se diriger vers Bruno Piriou.
Le recrutement de dentistes étrangers
Tout a commencé à la lecture du point numéro 5 concernant l’ouverture d’un centre
municipal dentaire au Centre Municipal de Santé et le recrutement de dentistes d’origine
étrangère. En intervenant, Jean-François Bayle a développé son point de vue. « On
va faire appel à des dentistes étrangers avec des salaires extrêmement confortables
en France et incommensurables par rapport à ce qu’ils peuvent gagner dans leur pays
d’origine », a-t-il souligné. « On va piller une ressource naturelle du pays en question,
on va détourner une personne qui a été formée aux frais du pays d’origine pour exercer
en France », a regretté l’opposant. « Si c’était pour faire un expérience avant de
retourner au pays d’origine, ce serait bien mais ce n’est pas le cas. La réalité
est que ces médecins, ces dentistes, ces ingénieurs, tous ces gens qui sont hautement
qualifiés et qui viennent des pays d’outre mer ne repartent jamais puisqu’ils trouvent
des situations en Europe, en France en particulier, qui sont extrêmement confortables »,
a-t-il considéré.
Avec pas moins de 45 points à l’ordre du jour, le Conseil Municipal qui s’est tenu
le mercredi 18 juin 2025 à la mairie de Corbeil-Essonnes a été marqué par un grave
incident. En effet, après avoir été traité de raciste par Bruno Piriou (DVG), Premier
magistrat corbeil-essonnois, Jean-François Bayle (LR) s’est levé pour se diriger
vers le maire avant d’être stoppé par les membres de la sécurité.
Corbeil-Essonnes : Ulcéré par les graves accusations proférées par Bruno Piriou,
Jean-François Bayle s’est alors dirigé vers le maire (Photo : VCE).
Vive réaction du maire de Corbeil-Essonnes
Plus tard, avant d’aborder le point 13 consacré à la Taxe sur la Publicité Extérieure,
Bruno Piriou est revenu sur les propos tenus par Jean-François Bayle, l’assimilant
à un bon représentant de la Droite et de l’Extrême Droite. « A Corbeil-Essonnes,
monsieur Bayle, comme en France, dans le monde que nous vivons, nous accueillons
des hommes et des femmes du monde entier », a-t-il déclaré. « Et nous, hommes de
Gauche, écologistes et citoyen, nous assumons de les accueillir », a-t-il attesté.
« J’ai visité, monsieur Bayle, l’hôpital il y a deux ans avec le préfet. Le soir
du jour de l’an, j’étais aux urgences, le préfet a été interpellé par les médecins
qui étaient ghanéens, maliens, sénégalais, algériens, tunisiens et moi, je propose
que l’on les applaudisse ces médecins étrangers ! ». Dans la foulée, le maire n’a
pas hésité à enfoncer le clou. « C’est parce que vous êtes un homme qui ne supportez
pas, à Corbeil-Essonnes comme en France, qu’il y ait des hommes et des femmes de
toutes les couleurs, de toutes les origines », a-t-il considéré.


Corbeil-Essonnes : jean-François Bayle a voulu seulement évoquer
la situation des médecins étrangers attirés par la France (Photo : VCE).


« Je ne vous souhaite pas de tomber malade ! »
« C’est pour çà, peut-être, que vous ne viendrez pas au Festival des Ginguettes du
Monde », a-t-il alors considéré avant de parler d’un choix politique. « Quelque soit
votre couleur de peau et votre origine, vous avez le droit de vivre en France, d’y
travailler. Parce que je ne vous souhaite pas de tomber malade, Jean-François Bayle.
Mais si vous allez à l’hôpital et si vous enlevez les médecins étrangers, vous ne
serez pas soigné », a estimé le maire.
Le coup de sang de Jean-François Bayle
C’est alors qu’Eric Breton a demandé la parole. « Je vous sent un peu énervé monsieur
le maire », a estimé l’élu de l’opposition. « Je ne supporte pas le racisme, c’est
comme çà, c’est viscérale », a alors répondu Bruno Piriou. C’est à cet instant que
Jean-François Bayle s’est levé avant de se diriger vers le maire de Corbeil-Essonnes
en le traitant d’ordure. Aussitôt stoppé dans sa course par des membres de la sécurité,
l’opposant, une fois calmé, n’a pas tardé à regagner sa place pour continuer à participer
plus sereinement à la suite du Conseil Municipal.
Un communiqué de presse signé du maire
Par l’intermédiaire d’un communiqué de presse mis en ligne sur le site de la Ville
le 20 juin 2025, Bruno Piriou n’a pas tardé à réagir après l’incident du 18 juin
2025. « Cette agression faisait suite à un débat concernant notre Centre municipal
de Santé. Face aux propos tenus par cet Élu concernant le fait que nous recrutions
des dentistes disponibles, venus de pays étrangers, j’ai rappelé que les propos racistes
constituaient un délit. L’élu alors s’est précipité vers moi pour me frapper. Sans
l’intervention d’un élu et des agents de sécurité que ce serait-il passé », s’interroge
le maire de Corbeil-Essonnes. « Quand des élus en viennent aux mains, dans une enceinte
sacrée comme celle du Conseil Municipal, comment s’étonner après de l’augmentation
des violences perpétrées au sein de la société ? Franchement qu’aurait-on dit si
cette agression avait été commise par un jeune, un étranger, un sans papier, toutes
ces personnes stigmatisées ? Je constate que ce sont celles et ceux qui nous parlent
en permanence d’insécurité qui l’alimentent et créent la terreur », fait-il également
savoir. « C’est pourquoi, il apparaît impossible que quelqu’un qui s’est livré à
des actes d’une telle violence puisse continuer à siéger dans une enceinte de la
République. Je crois que toutes et tous, élus de la majorité et de l’opposition,
devons faire front pour stopper de tels comportements », suggère Bruno Piriou avant
de confirmer avoir porté plainte pour agression physique en réunion.
Jean-François Bayle réfute catégoriquement avoir tenu des propos racistes
Contacté, Jean-François Bayle admet regretter son geste, un comportement qu’il juge
idiot et inapproprié. « J’ai agi sous la pression, sachant que je suis totalement
innocent des accusations proférées », a-t-il confié. « Vous vous rendez compte, je
suis accusé d’un crime en ayant prétendument tenu des propos racistes. Etre accusé
d’un tel crime, c’est très difficile à assumer, surtout quand on ne vous donne pas
la parole pour pouvoir s’expliquer, rectifier ce qui est mensonger. Je m’inscris
en faux, en archi faux contre ces diffamations d’ailleurs rapportées sur les réseaux
sociaux par des personnes, des élus, qui, pour la plupart, n’étaient même pas présents
et qui n’ont pas pris la peine de regarder la vidéo du Conseil Municipal, notamment
le passage où j’interviens », déplore l’élu d’opposition. « Il faut savoir que mes
propos ont été totalement transformés de façon à pouvoir me nuire. Mon intervention
n’a absolument pas de caractère raciste », affirme Jean-François Bayle en invitant
chacune et chacun à la visionner sur la vidéo présente sur « Facebook », 1 heures
55 minutes après le début de la séance. « Je regrette simplement que l’on pille les
ressources des pays d’origines qui ont financé les études de ces médecins étrangers.
La France, en les accueillant, se dispense d’en former, sachant bien évidement que
les salaires proposés sont beaucoup plus alléchants que ce qu’ils peuvent espérer
dans leur pays. Voilà ce que j’ai voulu dénoncer en intervenant, c’est tout », assure-t-il.
Toujours est-il que Jean-François Bayle est bien décidé à réagir. « J’ai d’ores et
déjà contacté mon avocat », prévient-il en évoquant de probables dépôts de plaintes
pour diffamation et dénonciation calomnieuse.
Bernard Gaudin - 21 juin 2025

Corbeil-Essonnes : Le maire’aurait, semble-t-il, interprété à sa façon les propos
de son opposant (Photo : VCE).