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Dans le quartier du Bas Coudray, à la hauteur du 112, quai Jacques Bourgoin, quelques tentes plantées sur l’herbe des rives de la Seine témoignent de la présence d’une dizaine de personnes privées de logement. Parmi elles figurent une femme célibataire âgée de 32 ans hébergée dans une tente familiale où vivent également ses trois enfants de 7, 11 et 14 ans. Du côté des personnes seules, Jean-Luc, 65 ans, séjourne depuis maintenant une dizaine d’années dans ce campement sauvage, sur un terrain qui appartient à l’établissement public « Voies Navigables de France (VNF) ».  

 

Corbeil-Essonnes : Le campement sauvage du Bas Coudray menacé d’expulsion

 

Installé depuis près de dix ans sur les bords de Seine, à la hauteur du 112, quai Jacques Bourgoin, le campement sauvage abritant une dizaine de SDF devrait faire l’objet d’un démantèlement prochain. Reste à savoir ce que vont devenir toutes ces personnes, dont trois enfants, en situation de grande précarité.

 

Une demande d’expulsion en cours

 

Alors que le mini camp semblait toléré par les services de police, hormis la police municipale, le 22 août 2024, soit une dizaine d’années après l’installation des premières tentes sur les bords de Seine, les Sans Domicile Fixe (SDF) ont reçu un courrier recommandé de « VNF » faisant constat d’occupation du domaine public fluvial sans droit, ni titre. A noter que ces faits constitutifs d’une infraction peuvent faire l’objet d’une contravention de grande voirie avec des amendes à la clef, sans compter les frais et autres réparations auxquels les SDF pourraient être condamnés. Le 3 octobre 2024, « VNF » a demandé au juge des référés du Tribunal Administratif de Versailles (Yvelines) d’ordonner, sans délai, l’expulsion de l’ensemble des occupants du campement sauvage du 112, quai Jacques Bourgoin, ainsi que l‘enlèvement des constructions et des objets présents sur les lieux.

 

 

Corbeil-Essonnes : Les tentes plantées à la hauteur du 112, quai Jacques Bourgoin (Photo : DR).

 

Des risques d’inondation et des conditions d’hygiène précaires

 

Selon « VNF », il est nécessaire d’expulser, si besoin avec le concours de la force publique, les occupants du terrain pour leur propre sécurité en raison des risques d’inondation. « Par ailleurs, le campement est dépourvu de raccordement au réseau d’eau et d’assainissement », justifie-t-on en évoquant également des risques sanitaires pour des personnes qui ne bénéficient pas des conditions d’hygiène minimales. Pour le moment, les SDF sont toujours sur place, dans l’attente d’un arrêté préfectoral ordonnant officiellement leur expulsion avec le soutien, si nécessaire, de la police nationale.

Corbeil-Essonnes : Une partie des tentes du campement sauvage (Photo : DR).

 

 

Une mère et ses trois enfant sans ressources

 

Concernant la situation de la femme célibataire de 32 ans et de ses trois enfants, sachez que la mère de famille est sans ressource. Non scolarisés durant quatre ans, les trois enfants, deux filles et un garçon, ont vu leur situation s’améliorer. En effet, la petite Maya, 7 ans, est scolarisée depuis la rentrée de septembre 2024 à l’école Jacques Bourgoin, en classe de Cours Préparatoire (CP). Apparemment, La gamine ne pourrait pas manger tous les jours à la cantine scolaire. Pour sa part, Alina, 11 ans, va faire son entrée en 6ème au collège des Tarterêts le lundi 4 novembre 2024. A noter que la fillette ne dispose pas des fournitures scolaires nécessaires pour assurer au mieux cette rentrée. Quant à l’aîné qui est âgé de 14 ans, il attend son orientation pour rentrer au lycée, en seconde professionnelle ou en classe préparatoire au Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP).

 

 

Jean-Luc victime de graves ennuis de santé

 

Depuis son expropriation et l’acquisition de son statut de Sans Domicile Fixe (SDF), Jean-Luc, âgé aujourd’hui de 65 ans, n’en fini pas de galérer, d’autant qu’il a dû faire face à une grave maladie durant cinq longues années. « Devenu SDF, j’ai appelé le 115 qui n’avait pas de place à me proposer », nous a-t-il confié. « J’ai donc commencé à effectuer du camping sauvage à Evry. Par la suite, la police nationale m’a suggéré de m’installer sur les quais de Seine, à Corbeil-Essonnes », se souvient Jean-Luc qui s’était alors inscrit à l’accueil de jour de la Croix Rouge. C’était pour lui l’occasion de prendre une douche, de bénéficier d’un repas quotidien et d’avoir accès aux sanitaires. « Après avoir été victime d’un infarctus, j’ai cessé de manger à l’accueil de jour où les menus ne sont pas compatibles avec le régime préconisé aux personnes souffrant d’un syndrome coronarien aigu », déplore-t-il tout en expliquant qu’à l’époque, il bivouaquait.

 

De multiples démarches pour trouver un logement digne de ce nom

 

« Je me déplaçais la journée avec ma tente et toutes mes affaires sur le porte bagage de mon vélo », souligne Jean-Luc. « Je me suis ensuite installé au Bas Coudray, sur un terrain où seul VNF détient un pouvoir de police », indique-t-il en se réjouissant d’avoir pu installer son abri de fortune à demeure, sans déranger personne. Parallèlement, Jean-Luc a multiplié les démarches pour se loger dignement. Il a même recouru plusieurs fois au « Droit Au Logement Opposable (DALO) », une demande qui sera toujours rejetée au prétexte qu’il n’est pas hébergé... Depuis 10 ans qu’il est sur les bords de Seine, au Bas-Coudray, le SDF certifie qu’il n’a jamais eu de problème avec la police nationale, ni la gendarmerie, ni la police fluviale.

 

Une opération chirurgical redoutée

 

Aujourd’hui, Jean-Luc, qui ne baisse pas les bras malgré des conditions de vie peu enviables, aimerait bien déménager, s’installer ailleurs avec une tente neuve qu’il vient d’acquérir. Le problème est qu’il a beaucoup de mal à marcher et qu’il doit faire face aux effets secondaires de son traitement médical. S’il devait être hospitalisé, que deviendraient toutes ses affaires ? Le 30 octobre 2024, Jean-Luc va devoir subir une IRM. « Je saurais alors si je dois être opéré », nous a-t-il expliqué en se demandant comment passer ce cap en tant que SDF. « De plus, la préfecture n’a pas présenté ma candidature pour un logement ultra social le mois dernier », déplore-t-il en regrettant qu’il ne soit toujours pas prioritaire au fil de ce véritable chemin de croix qu’il subit depuis beaucoup trop longtemps.

 

Bernard Gaudin - 30 octobre 2024

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Corbeil-Essonnes : Des conditions de vie précaires pour les SDF (Photo : DR).