Opposées à la Réforme des Retraites, des mairies ont pris l’initiative d’afficher
leur désaccord sur leurs façades. C’est ainsi qu’à Corbeil-Essonnes, Bruno Piriou,
maire Divers Gauche, tient à s’associer à celles et ceux qui refusent de travailler
plus longtemps. De son côté, Philippe Rio, maire communiste de Grigny, a pris la
même liberté. Il faut savoir qu’en matière d’affichage sur les frontons des mairies,
le droit est clair. « Le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce
que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication
d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques », précise le Conseil d’Etat
dans sa décision n° 259.806 datée du 27 juillet 2005. Par ailleurs, les lois de décentralisation
de 1983 prévoient elles aussi la neutralité des services publics. Même si les maires
n'encourent aucune sanction en leur nom propre, chaque mairie peut être rappelée
à l'ordre. Si le préfet saisissait le juge, il pourrait empêcher la municipalité
d'arborer à nouveau des affiches grâce à une voie de recours spécifique intitulée
suspension sur déféré. BG - 24.02.23